Leboeuf, Fabien
Deux séminaires fermés par Rome survivront .
Solidarités. Vol. 14 No. 2. Novembre, 1989. 1 p.
Sujets :
La division interne de l’Église le cas de la fermeture de deux Grands Séminaires fondés par Dom Helder Camara au Brésil
Communauté religieuse :
Congrégation vaticane de l’éducation catholique
Religieux étrangers ou politiciens étrangers :
Dom Helder Camara
Humberto Plummer, prêtre président de la Conférence des religieux de l’archidiocèse de Recife
Luiz Tenderini Président de la Commission Justice et paix
Mgr José Cardoso Sobrinho archevêque de Recife
Mgr Zico archevêque coadjuteur de Belem
Mots clés :
Conscientisation et débats internes
Libération (théologie de la / projets de, etc.)
Commentaires/Citations :
- Page(s) 7 En dépit du rapport favorable de Mgr Vicente Zico, enquêteur spécial nommé par Rome, la Congrégation vaticane de l’éducation catholique a ordonné en août dernier la fermeture, pour la fin de 1989, de deux Grands Séminaires fondés par Dom Helder Camara : le Séminaire régional no.2 du Nordeste et l’Institut théologique de Recife. Cette décision compromet les études et l’avenir d’environ 500 séminaristes et étudiants laïcs. Mgr Zico, archevêque coadjuteur de Belem do Para (déjà venu donner des conférences au Canada à l’invitation du secteur français d’éducation de Développement et paix) et le Père Humberto Plummer, président de la Conférence des religieux de l’archidiocèse de Recife, ont manifesté leur surprise devant cette décision inattendue. […]L’actuel archevêque de Recife, Mgr José Cardoso Sobrinho, semble avoir joué un rôle déterminant dans cette fermeture. Depuis qu’il a remplacé Dom Helder Camara à la tête du diocèse en 1985, Mgr Cardoso a entreprise de démembrer tous les programmes progressistes de pastorale. En 1987, il a retiré tous ses séminaristes de deux institutions visées et a réactivé pour les recevoir deux anciens séminaires où on enseigne une théologie conservatrice et impose un mode de vie très rigide. Il a récemment réduit au silence la Commission Justice et paix : celle-ci avait dénoncé la décision de Mgr Cardoso d’appeler la police pour disperser un groupe de paysans pauvres qui manifestaient devant son bureau parce qu’il avait expulsé leur curé. Luiz Tenderini, président de cette commission, a subi au début de 1989 des tortures aux mains de la part de groupes d’extrême-droit opposés à son travail de défense des droits humains. Mgr Cardoso a aussi menacé au moins six prêtres de punition et même d’expulsion. A l’un d’entre eux, Reginaldo Veloso, il reproche d’avoir introduit des rythmes populaires dans la célébration eucharistique. La paroisse est située dans un quartier pauvre où vivent en majorité des personnes de culture africaine. Dom H. Camara a proposé que Mgr Cardoso soit promu dans une congrégation vaticane à Rome et qu’il soit remplacé dans le diocèse de Recife par un évêque sensible aux réalités du Brésil et soucieux d’une Église vivante.
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