En Afrique, en Amérique latine et en Asie, la fin de la domination coloniale européenne est un moment particulier en ce sens qu’elle ouvre également une période inédite. L’accession à l’indépendance s’accompagne souvent d’un bouillonnement culturel, idéologique et politique sans précédent. Celui-ci dénote ainsi de la volonté d’exorciser les héritages coloniaux, de re-construire la nation et de rechercher des voies et des moyens pouvant mener au renouveau culturel et au développement économique et social. La gestion de l’indépendance dans le Tiers-Monde fût non seulement le temps du choix des modèles idéologiques de développement mais aussi le point de départ de politiques socioculturelles, éducatives et économiques volontaristes, censées bâtir ou re-bâtir les États-nations et les sociétés et restaurer une identité propre, lutter contre les inégalités et le sous-développement économique inhérents au colonialisme. Or, il semblerait qu’en dépit d’importantes mutations et de résultats probants, les politiques postcoloniales présentent de nombreuses limites qui seraient dues, entre autres à la persistance des anciennes dépendances, à la nature des régimes politiques en place et aux nouvelles formes de dépendances économiques.
Dans le cadre du cinquantenaire des décolonisations africaines, la chaire Lucienne-Cnockaert en histoire de l’Europe contemporaine et de l’Afrique organisera les 17-18 novembre 2011 un colloque intitulé Le Tiers-Monde au temps de la décolonisation : enjeux, espoirs et limites. Ce colloque entend étudier l’ampleur et la complexité des responsabilités et des défis et la diversité des expériences de gestion multiforme de l’indépendance dans les sociétés postcoloniales d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie.
Cette rencontre scientifique se propose tout d’abord d’étudier les objectifs et les enjeux des réformes culturelles, éducatives et économiques entreprises dans le Tiers-Monde une fois l’indépendance acquise. Il s’agira aussi de s’interroger sur la nature des rapports raciaux, interreligieux et la gestion des minorités et des diversités (femmes, jeunes, ethnies, descendants de colons, régions etc.) dans les processus de construction identitaire et de développement socio-économique à l’intérieur des nouveaux États-nations. Il conviendra également de mener une évaluation critique des diverses réformes menées dans les sociétés postcoloniales et d’en mesurer les limites mais aussi les succès aussi relatifs qu’ils puissent apparaître. Enfin, nous porterons une attention particulière aux rapports multiformes des pays du Tiers-Monde à l’Occident dans son ensemble et aux organisations ou institutions internationales telles que l’UNESCO, l’ONU, le FMI, la Francophonie et le Commonwealth.
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