Le projet éditorial d'Achard est, selon l'Histoire de l'édition littéraire au Québec, de "mettre l'histoire et ceux qui l'ont faite au niveau du peuple lecteur". Cela confère à l'éditeur un côté plus moderne que d'autres éditeurs de la même époque. Malgré cela, Eugène Achard s'inscrit dans une conception étroite de l'offre éditoriale, conservant un petit nombre de titres et d'auteurs. De plus, il son attitude face à l'iconographie utilisée dans les oeuvres de ses collections montre son désintérêt pour l'illustration des oeuvres en général. \r\nLa Librairie générale canadienne est dédiée à la littérature jeunesse. Achard veut "remédier à l'absence de livres canadiens pour la jeunesse, donner aux jeunes une bonne connaissance de leur pays et de leur histoire afin de forger des âmes patriotiques." Il croit que le fait de lire des oeuvres québécoises fera d'eux de bons citoyens responsables. Pour ce faire, les collections mises de l'avant par Achard visent à promouvoir l'épopée canadienne et ses figures héroïques. Ainsi, Achard reprendra plusieurs titres d'abord parus dans la collection "Gloires nationales" des Frères de l'instruction chrétienne comme:\r\n- Christophe Colomb (1451-1506), découvreur de l'Amérique\r\n- Jacques Cartier (1491-1557), découvreur du Canada\r\n- Robert Cavelier de la Salle (1643-1687), aventurier de génie\r\n- La Vérendrye (1685-1749), père de l'Ouest canadien\r\nLa maison se veut aussi un service de librairie et de renseignements.\r\nAchard contribue ainsi à populariser le livre de jeunesse dans le milieu scolaire.\r\nEn 1941, Achard édite, sous le pseudonyme de Lucien Rivereine, "Sur le double ruban d'acier" et les tomes 1 et 2 des "Aventures dans l'Ouest canadien sur le chemin de fer du Pacifique canadien.\r\nLe journal "L'Action catholique" coédite (probablement au cours des années 1940-1950) une vingtaine de titres pour la jeunesse avec la Librairie générale canadienne d'Achard. Ces publications constituent d'ailleurs la majeure partie du catalogue littéraire du journal.\r\nAchard tenait à ce que les livres québécois soient lus par la jeunesse québécoise car, "même bon, même bien écrit, le livre de France nous est funeste parce qu'il nous dénationalise, il nous empêche d'être nous-mêmes et de notre pays. N'étant pas adapté à notre mentalité, à nos idées, aux choses qui nous entourent et à nos préoccupations nationales, il nous infuse une âme coloniale, ennemie du vrai patriotisme." (1927 v.)\r\nAchard était reconnu pour apporter de nombreuses modifications aux livres qu'il publiait, ce qui explique pourquoi ceux-ci étaient si souvent réédités ou, du moins, réimprimés. Il pouvait même arriver qu'il retravaille certaines oeuvres et les republie sous un autre titre en les présentant comme de nouveaux textes. Outre le travail sur le texte, Achard changeait souvent les illustrations de ses livres, oubliant souvent de mentionner qui en était l'artiste.\r\nIl adapte d'ailleurs plusieurs oeuvres de Marie Alexandre (Marie-Alexandre Markevitch): "Journal d'une petite réfugiée de Paris à Montréal" (1942, 1943, 1946), "L'Espion de Jacques Cartier" (1943, 1946), "Mémoires d'un chien canadien" (1944, 1954), "Trois petites filles dans une roulotte, d'un océan à l'autre" (1946) et "Le retour de la petite réfugiée" (1949). Dans le même ordre idée, il adapte aussi des textes de Napoléon Bourassa comme "Jacques et Marie, souvenirs d'un peuple dispersé" (quatre volumes, 1944). Dans la collection "Notre légende dorée" ou "La légende dorée canadienne", on trouve une autre adaptation d'Achard. Cette fois-ci, il s'agit de "L'Histoire du prince Schem-Eddin" (1947), adaptée à partir des "Mille et un soirs: contes orientaux". Finalement, en 1948, Achard adapte six volumes pour enfants dans la collection "Petits Contes illustrés", soit "Geneviève de Brabat", "L'Herbe des champs", "Histoire d'un brin de cerfeuil", "La Légende de sainte Odile", "Lydia" et "Les Petits Clercs de Santarem".\r\n En 1957, c'est à Achard que l'on doit la relance des quatre volumes de "Jacques et Marie, souvenirs d'un peuple dispersé" de Napoléon Bourassa.\r\nVérifier la date de début: il y a confusion à ce sujet.